Nouvelles des CHI: Renforcement des Réseaux de Protection du Patrimoine au Burkina Faso
Par Darren P. Ashby | Responsable des programmes du patrimoine culturel d’ASOR
La protection du patrimoine est plus efficace et plus gratifiante lorsqu’elle résulte d’une collaboration. C’est dans cet esprit que 55 hommes et femmes se sont rassemblés le 21 juin à Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso, pour discuter du passé, du présent et de l’avenir du patrimoine culturel et religieux du pays. Pendant neuf heures, les participants ont exploré la situation actuelle en matière de protection et de valorisation du patrimoine, les défis qui entravent leur travail, ainsi que les opportunités de collaboration future pour les surmonter, à travers une série d’ateliers et d’événements participatifs. Les participants représentaient un large éventail de Burkinabés riches de connaissances et d’expériences dans la protection et la promotion du patrimoine du Burkina Faso. Parmi eux, on comptait notamment le directeur général de la Direction Générale de la Culture et des Arts, le directeur général du Musée National, le directeur de la culture et du tourisme de la mairie de Ouagadougou, des dirigeants de la société civile, des représentants d’organisations professionnelles dédiées au patrimoine culturel, ainsi que des autorités traditionnelles et religieuses, des étudiants et des professeurs d’universités locales.
Les participants collaborent pour résoudre une énigme lors de l’atelier. Crédit photo: Jean-Paul Koudougou/ASOR.
Résultats d’une séance de réflexion sur les stratégies de collaboration pour la protection du patrimoine. Crédit photo: Jean-Paul Koudougou/ASOR.
Bien que la technologie facilite de plus en plus la communication à distance, la rencontre en présentiel garde un pouvoir particulier pour susciter l’enthousiasme et l’inspiration. À la fin de la journée, les participants ont exprimé leur enthousiasme de poursuivre cette collaboration et ont plaidé pour l’organisation de nouveaux ateliers à travers le pays. Comme l’a déclaré Jacob Bamogo, président de l’Association Culturelle Passaté:
“La rencontre a été exceptionnelle car elle a permis à tout le monde de faire connaissance, de discuter et d’échanger des idées. C’était une rencontre vraiment impressionnante. Pour moi, c’était la première fois que j’assistais à un atelier où, à la fin, tout le monde était émerveillé. Les participants sont devenus comme une famille. Nous sommes restés en contact depuis.”
Des représentants des différentes communautés expriment leurs perspectives sur la préservation du patrimoine religieux et culturel au Burkina Faso. Crédit photo: Jean-Paul Koudougou/ASOR
Les enseignements et les résultats de cette réunion dépassent largement le cadre local. Les conditions et les défis évoqués au Burkina Faso sont représentatifs de ceux rencontrés dans une grande partie du Sahel. Comme dans de nombreux autres pays, le Burkina Faso regorge de professionnels expérimentés et de membres passionnés de la communauté, déterminés à protéger et préserver leur patrimoine culturel. Toutefois, des financements limités, des obstacles administratifs, des conditions sécuritaires instables et d’autres difficultés compliquent la création et le maintien de réseaux efficaces dédiés à la sauvegarde du patrimoine culturel et religieux. Ce type de rencontre permet de créer un espace où chacun peut se réunir, partager ses expériences et compétences, tisser de nouvelles relations et renforcer les anciennes, tout en élaborant des plans et des alliances pour améliorer les conditions de protection du patrimoine dans la région.